Retour sur le débat digital vs IRL pour les blogueurs @ WSB

J+1 après l’atelier débat DIGITAL vs IRL dans le cadre de la semaine digitale à Bordeaux et déjà de nombreux retours envisagent un futur optimiste pour Blookup.

Un grand merci aux intervenants et 70 invités pour leur participations à l’évènement, ainsi qu’à l’agence digitale WSB pour l’organisation du débat qui a permis à des profils experts, bien que différents, de se rencontrer et de partager sur le sujet.  Les échanges autour de cette nouvelle plateforme de création et de promotion de livres de blogs ont permis de dégager quelques pistes sur l’avenir et l’actualité du blog, de l’édition et sur la place des blogueurs.

Stéphanie Ollivier, Directeur projet Blookup a présenté en avant première ce nouveau service, après un an de développement : choix du format, sélection du contenu depuis la date de début de publication au choix des catégories, options de mise en page et création d’une couverture personnalisée. Un pari qui peut paraître ambitieux dans un monde ou l’on parle davantage de numérisation, mais quand justement tout est virtuel, il devient primordial pour de garder une trace de ses écrits, de valoriser le travail du blogueur, voire de toucher un autre public. La co-fondatrice de Blookup précise  que contrairement à l’auto édition traditionnelle, les auteurs-blogueurs ont déjà trouvé leur public. La volonté de Blookup est donc tout naturellement d’intégrer les éditeurs dans son futur développement.

Pour Clement Deltenre, fondateur du blogzine Jetsociety.com qui compte entre 1000 et 1500 visites/jour répartis entre anciens et nouveaux lecteursle sens de sa démarche en tant que blogueur est différent : bloguer n’est pas un acte anodin, mais il lui offre la possibilité d’élargir son champ d’action possible. C’est à travers cet exercice quotidien, sans filet, qu’il progresse et affine sa technique d’écriture.

Pour Michel Eimer, ancien Délégué TIC de la région aquitaine, c’est l’édition qui doit se réinventer face à de nouveaux modes d’écriture. Les éditeurs peuvent prendre une part importante dans des projets de plateforme et il pense q’il n’y a plus de clivage entre le réel et le virtuel : aujourd’hui tout est imbriqué et interdépendant, c’est la nouvelle facette du monde actuelle. De plus, selon Michel Eimer le statut du blogueur n’est pas le même que le statut d’auteur, il faut aujourd’hui aider les blogueurs à trouver leur statut dans un univers en constante évolution et en ébullition. Et conclure : « Le succès des blogs montre qu’il y a encore de la place pour la lecture, peu importe le contenant. »

C’est au tour de Marylin Anquetil de se présenter : Libraire et Blogueuse chez Mollat, première librairie indépendante en France. «Libraire-blogueuse ? », elle ne connaissait pas ce terme. Mais elle se définit avant tout comme libraire. Il y a une implication de toute une équipe dans le blog des littératures de Mollat pour apporter de la valeur ajouté aux clients de la librairie, du contenu supplémentaire  dans l’univers du livre. Le livre de blogs permet de se remémorer certains articles rédigés il y a longtemps. Les anciens billets  peuvent tomber un peu dans l’oubli en étant écrasé par les nouveautés.

Olivier Du Payrat, Directeur Livre et écrit d’Ecla, réagit et relance le débat. Selon lui la prolifération des anglicismes comme Blookup, Jetsociety.com et consorts est vendeuse mais pas forcément adaptée à notre histoire et culture littéraire française. Il évoque également la chaîne, le cercle vertueux établi depuis longtemps entre l’auteur, l’éditeur, le livre puis le libraire. Il s’attarde  sur le rôle de l’éditeur, son intervention et son rôle pour la création d’une oeuvre aboutie. Tout comme Michel Eimer,  il revient sur la définition d’un auteur et surtout d’un livre avec notamment la notion d’œuvre de l’esprit. Il s’interroge sur cette notion dans le cas des blogueurs. Est ce le même type d’oeuvre ? Qu’est ce qu’être un auteur ? En tout cas, le constat est qu’avec l’éclosion d’un projet comme Blookup on trouve un sens au retour du papier dans un monde digital.

Et c’est finalement Michèle Robine, Présidente du Opline Prize, qui conclut le débat suite au premier atelier sur la façon dont les techniques digitales peuvent aider à démocratiser l’art. Le sujet l’interpelle : là ou les artistes ont besoin d’être plus présents sur le web et manquent souvent de connaissance sur le digital et les réseaux sociaux , les blogueurs, eux, experts de la toile et des réseaux en ligne veulent une présence physique, que le livre peut leur apporter.

Pour les invités, le débat s’est ensuite prolongé de manière plus officieuse, autour d’un cocktail convivial et animé.

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Philippe Bruno, Directeur WSB, introduit l’atelier débat DIGITAL vs IRL
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Les invités dans la salle de réception
Avogaire, jeune blogueur bordelais, en pleine discussion avec des « collègues » blogueurs

Merci à Florent pour les photos et les droits d’utilisation.

Pourquoi le livre numérique est-il plus cher que le livre imprimé ?

La question reste en suspens. Il semblerait que le business model du livre numérique ne soit pas encore bien établit.

Il représente 1% des ventes en France. Certes c’est peu, mais suffisant pour provoquer l’indignation des lecteurs.

Une blogueuse s’est amusée à faire une étude comparative. Dans tous les cas, le livre numérique est plus cher que le poche !

C’est un vrai problème quand on sait, et nous sommes bien placé pour le savoir dans l’édition de livres de blogs, qu’un des coûts principaux c’est la papier (60% du prix en autoédition, même si certes la technique d’impression est différente).

Ce qui est intéressant c’est de se pencher sur les commentaires, polémiques et revendications des internautes, sur le blog d’Iluze par exemple, sur le sujet.

Entre l’écologie, la rémunération des auteurs, le piratage, le boycott des éditeurs français…. Chacun y va de ses arguments. Le débat numérique vs papier s’étend à l’infini. Mais le débat existe-t-il vraiment ? Chacun devrait avoir le choix de lire sur le support de son choix, le tout n’étant qu’un contenant de contenu.

Les éditeurs et les libraires ne devraient-ils pas davantage anticiper et se repositionner par rapport à cette avancée du numérique dans leur monde, plutôt que de faire comprendre de façon explicite qu’ils ne sont pas encore prêts pour le numérique ?

Sources :
Actualitte.com
Le Blog d’Iluze