Interview : Clément Deltenre, auteur du blog JetSociety (contre la médiocrité ambiante et pour le retour au FUN)

  • Qui es-tu Clément pour nos internautes qui ne te connaitraient pas encore ?

Clément Deltenre, 36 ans, je blogue depuis 2004 et depuis 2006 sur Jetsociety.com. Autodidacte du web, je travaille dans le secteur bancaire dans le «civil». Je suis aujourd’hui l’auteur du blog de futilité publique connu dans la blogosphère.

  • Qu’est-ce qui t’as incité à créer ton blog ?

J’ai créé mon blog à une époque ou il fallait aller de liens en liens, de sites en sites pour consulter les sujets qui m’intéressaient. J’ai voulu tout compiler sur un seul site, créer un blog ou serait présent tout ce qui m’intéresse, du sexe à la mode en passant par les nouvelles technologies, tout ce qui représente le sel de ma vie.

Aujourd’hui Jet Society c’est un condensé des choses qui me plaisent. Je parle  uniquement de ce que j’aime pour éviter la médiocrité ambiante : cela représente une polémique inutile.

Les lecteurs du blog peuvent s’identifier lorsqu’il vienne consulter les articles. L’idée est de les faire voyager d’un sujet à un autre sans forcément qu’ils aient de liens. C’est comme en soirée j’ai envie de pouvoir écouter la musique que je veux, pouvoir passer de Métallica à de la musique classique s’il le faut.

La tendance n’est pas forcément la nouveauté, j’aime pouvoir jongler entre des sujets récents et d’autres plus anciens.

  • Quelles sont selon toi les clés de la réussite de ton blog ?

La clé c’est l’implication personnelle. J’écris ce que j’ai envie d’écrire comme j’ai envie de l’écrire, même un billet sponsorisé je le publie de la façon dont j’en ai envie.

Après c’est également une question de choix de sujets. J’évite de m’orienter dans un seul domaine ou de tomber dans l’overluxe. Parler d’une bague à 450 000 € ne me fait pas rêver car inaccessible….

  • Pourrais-tu me citer un événement ou une actu qui t’as marqué ces 6 derniers mois ?

Le décalage entre la pub TV et celle diffusée sur le net. Exemple récent avec la campagne de pub Tippex, drôle, interactive et pertinente. De l’autre coté lorsqu’on trouve des pubs TV comme Calgon qui font une démo produit soporifique de 30 secondes on constate un décalage énorme entre les deux médias. Et ce n’est pas qu’une question de cibles, car la ménagère, cible de Calgon est présente sur le Web et en maitrise les codes….

  • Que t’apportent tes lecteurs et quel est le meilleur commentaire que tu ais reçu ? 

Je ne prête pas d’importance au commentaire car généralement ils sont écrits à chaud et ont souvent mal interprété ce que j’écris. Un jour j’ai publié un billet sur la comédienne d’une émission télévisée («Sexy or not») que je trouvais pathétique. L’actrice en question est venue se plaindre alors que mon billet n’était absolument pas contre elle mais contre le principe de l’émission. Je ne veux absolument pas rentrer dans l’escalade et la polémique des commentaires. L’envergure que cela peut prendre me fait même peur.

Du point de vue des lecteurs, la vraie consécration c’est quand je rencontre quelqu’un qui me dit qu’il adore le blog Jet Society et qu’il ne sait pas que j’en suis l’auteur. C’est très flatteur.

  • Comment combiner des billets plus personnels (états d’âme, expérience vécue, etc..) à une charte éditoriale bien précise ?

J’écris des billets, plus personnels, au milieu des autres de temps à autre. Je n’attends pas de réactions, je veux juste que le lecteur le ressente.

  • Clément, une partie de tes billets tournent autour du cul (catégorie plaisirs coquins), c’est une obsession ou juste une frustration ?

(Rires) De la décomplexion plutôt. On a laissé croire à l’adulte que le sexe est un sujet libre alors qu’il reste encore beaucoup trop de barrières. Personne aujourd’hui n’ose dire qu’il est allé dans un sexshop ou qu’il a essayé telle position avec son ou sa partenaire. Ou lorsque ces sujets sont traités ils ne sont pas pris au sérieux, on en parle en rigolant. Finalement ce que je fais c’est juste de parler de sexualité assumée, mettre le sexe à l’honneur sans tabous.

Mais sinon j’avoue je suis un obsédé, comme tous les hommes non? D’après une étude, un homme pense au sexe en moyenne 10 fois par jour.

Clément – Autodidacte de l’écriture, passionné par l’avant-garde et le défrichage de nouvelles tendances.

L’ALPHA ET L’OMEGA

Il y a l’alpha. C’est le début. Et l’oméga. C’est la fin.
C’est pour expliquer aux non-hellenistes.
Ceux qui ne comprennent pas le grec. Ne le parlent pas non plus.
Mais ce n’est pas grave. La Grèce aujourd’hui c’est plutôt grève…
Donc l’alpha. Vous me direz : ça fait penser à alphabet… Oui, bon, on ne va pas commencer à compliquer, ça l’est suffisamment comme ça ! Et puis ne venez pas me flinguer mes effets !!!
Donc, exact, « alphabet » vient d’alpha et de bêta, les 2 premières lettres de l’alphabet grec (sic !)… Mais alors pourquoi pas « l’alphaomeg », pour bien expliquer où ça commence ? Et où ça finit !
Ce serait quand même bien plus clair, non ?….
Imagine une journée de travail qui s’achèverait dès la deuxième heure de boulot ?
Super cool ! Mais pas évident pour gérer les heures supp’…
C’est sans doute le côté « marginal» des grecs… En même temps des mecs qui portent des jupes plissées, dont les philosophes parlent avec des cailloux dans la bouche et garnissent leurs jardins de statues de gens à poil…
Par ailleurs, personne n’a jamais songé à remettre en question le théorème de Pythagore, la poussée d’Archimède ou le carré de l’hypoténuse !
Alors lâchez-moi un peu la géométrie euclidienne et revenons au début du commencement de la genèse du point de départ : l’alpha !
La première lettre, donc la première écriture, donc la première fois qu’une histoire laisse une trace (« thrace » en grec ?) : papyrus, parchemin, codex, livre, on s’en fout, une trace ! Qui peut se passer de l’un à l’autre, de main en main, de regard en regard….
Et cette trace unique, mais ainsi multiplement partagée, en devient donc universelle !!!!
Ce qui nous plonge dans une perplexité dont seule la Fosse des Mariannes frise l’insondable profondeur….
Ah ah, c’est quand même plus balèze que les nombres premiers, crotte !

Attendez, ce n’est que le début, accrochez-vous…

Apparemment l’oméga n’existe plus… Ce qui était pendant longtemps « fini » (une histoire, un livre, une œuvre…) est aujourd’hui « infini » par la nature de ce qui le matérialise : les milliers de millions de milliards de giga-octets en croissance frénétique, pourvoyeurs de connexions à qui mieux mieux et de stockage de données à perte de vue, sont quasiment devenus les seuls et uniques réceptacles de notre pensée.
Mouvants, évolutifs, interactifs, ils nous font croire à leur réalité alors que leur essence n’est que virtualité…. Allons-nous vers un monde qui se réduira à un enchevêtrement de pixels et d’instructions binaires arrivées à destination avant même d’en être parties ? Sommes-nous inexorablement appelés à ne plus devenir qui nous sommes mais seulement la représentation que ces systèmes donneront de nous ???
Ce que j’écris là existera-t-il, de façon archaïque mais palpable, un jour ????

Peut-être oui. Grâce au bêta. À la version bêta de Blookup, plutôt.
Blookup (du grec blokos et du bas-celtique « ooops » qui veulent respectivement dire « bloc de granit sur lequel on peut graver un histoire » (un livre en quelque sorte) et « merde, j’ai appuyé sur delete et j’ai pas sauvegardé ! » (j’aurai pas dû acheter un PC en français moderne) c’est, en quelque sorte le choix d’un autre futur
Qui permet de voir un paysage différent tout en restant sur le même chemin.
Qui offre la possibilité d’avoir un pied dans ce nouvel infini mais aussi de poser son regard sur un monde fini. Sur quelque chose d’achevé.
Comme un livre.
Qu’on choisit. Qu’on veut. Qu’on décide (presque).
Franchement, c’est loin d’être idiot, cette version bêta…
En retournant les perspectives, Blookup nous rend plus vivants. Plus réels.
Aujourd’hui,  nous sommes, nous aussi, encore à la version bêta.

Et Blookup est le nouvel oméga…

Blookup : nouvel Omega ?

Retrouvez le Blook de Prozrestante sur Blookup.

Créer le livre de son blog gratuitement

Suite à l’ouverture en bêta ouverte de Blookup cette semaine. Nous avons décidé de publier un didacticiel pratique afin de mieux vous accompagner dans les différentes étapes de création de votre Blook.

1 – Créer un Blook : l’import de votre blog

Commençons par l’import de la matière : votre blog. Après vous être authentifié avec vos identifiants et cliquer sur Créer un Blook (1) l’import du blog est l’une des premières étapes importantes. Aujourd’hui je fais le test avec mon blog perso : fieretbasque.wordpress.com, blog sur cette belle région du Sud-Ouest qu’est le Pays Basque.

Actuellement Blookup gère les plateformes wordpress* et blogger… Pour les autres, un peu de patience : ça ne saurait tarder.

Après avoir authentifier le type de blog (2) et avoir autorisé la connexion avec ma plateforme, mon blog s’importe automatiquement.

(1) Créer votre Blook – (2) Authentification de votre blog

2 – Le contenu de mon Blook

Passons aux choses sérieuses, maintenant j’ai le choix pour la composition et le contenu de mon Blook. Par exemple les catégories de mon blog que je veux voir apparaitre (3). Pour ma part je n’en ai sélectionnées que 3 sur 4 mais je peux faire plus, ou moins, c’est au choix.

Je vous livre une petite astuce bien pratique : Si je veux un Blook avec uniquement mes meilleurs billets. Je vais sur mon blog et je me crée une catégorie «Meilleurs Billets» dans lesquels j’intègre ces derniers. Ensuite sur Blookup je n’aurai plus qu’à sélectionner cette catégorie pour avoir uniquement la crème de la crème de mon Blog.

D’autres choix me sont proposés, l’ordre chronologique ou inversement des billets, saut à la page après chaque billet, le nom de l’auteur, la présence des liens hypertextes à la fin de chaque billet. L’idée est  de vous proposer la retranscription la plus fidèle du contenu de votre blog.

On peut également classer les catégories dans l’ordre que l’on souhaite. Personnellement, j’opte pour qu’elles soient classés de la même façon que dans mon blog. Finalement avoir ce qu’on veut dans l’ordre qu’on veut, c’est le mot d’ordre chez Blookup.

3 – La couverture

Ah voila l’étape primordiale pour tous blogueurs! La création de votre couverture ou grand nombre de champ vous sont proposés (4).

Pour la page de couverture :

Votre titre de Blook / Un sous titre /Le nom de l’auteur /Une photo de couverture

NB : Pour la photo de couverture, vous pouvez insérer des PNG, le rendu graphique est vraiment sympa (pour les logos notamment).

Pour la der’ de couverture :

Une photo de l’auteur / Une bio de l’auteur / Un résumé du livre de blog

(3) Organisation de vos catégories – (4) Personnalisation de la couverture

4 – La publication 

La dernière étape consiste à la publication du Blook. Voir toutes les informations (Prix, nombre de pages, nombre de billets), choisir si on partage son Blook sur le Blookshop et choisir les mots clés.

Autant de champ qui permettent de bien référencer son Blook et d’augmenter les chances de ventes auprès des utilisateurs Blookup.

La carte d’identitié de votre Blook : sa fiche

Et voilà le tour est joué! Votre Blook est publié. Vous pouvez dorénavant :

– Partager la bonne nouvelle à vos amis sur les réseaux sociaux pour qu’il puisse voir le fruit de votre travail. Vous pouvez également intégrer le Widget «Découvrez le livre du blog» dans votre blog pour faire la promotion de votre Blook.

– Passer une commande de votre Blook.

Dernière étape : vous pouvez commander votre Blook

Créer son Blook c’est simple, gratuit et c’est le moyen de donner vie à son blog.

Enjoy et bonne expérience à tous !

* WordPress auto hébergé est différent de wordpress.com. Dans sa version wordpress.com, on ne peut avoir accès au FTP donc impossible d’installer sur le blog un quelconque design ou encore des plugins. Un WordPress auto hébergé est constitué de fichiers d’installation du CMS WordPress et d’un hébergeur quelconque page free, 1and1, OVH ou autre.

Interview Blookup à l’Escale du Livre

C’est Vendredi 30 mars, premier jour de l’Escale du livre, véritable village dédié au livre sous toutes ses formes, que TV7 invite Blookup afin de s’interroger sur l’avènement du livre numérique.

Dans ce contexte très à propos, Laura Pergade, journaliste TV7 interview Antoine Chotard d’Aquitaine Europe Communication, Stéphanie Ollivier, Directeur projet Blookup et Laurent Flutto, directeur de « L’escale du livre ».

Le livre numérique fait une entrée timide en France (5% des français déclarent avoir lu un livre numérique et seulement 2% se démocratise de plus en plus en fichiers), nous sommes cependant passés de 435 000 tablettes vendues en 2010 à 1 million en 2011, ce qui indique que le livre numérique se fait une place lentement mais surement. A cette tendance s’ajoute la création d’un projet inverse, produire un livre papier à partir d’un contenu numérique qui intrigue et complète le paysage de l’évolution numérique actuelle.

Vous pouvez visualiser cet instant vidéo-littéraire en cliquant sur ce lien : Interview TV7 à l’Escale du Livre, rendez vous à 6’40’’.

Merci à TV7 pour cette interview réalisée dans le cadre du festival l’Escale du Livre 2012.

Escale du livre : les nouvelles formes d’écriture liées au numérique

« De la création littéraire en ligne à l’édition numérique » c’était le thème d’une des rencontres du festival littéraire L’escale du Livre samedi dernier à Bordeaux. Blookup était dans la mêlée et partage avec vous son retour d’expérience.

Le numérique s’insère de plus en plus dans la production littéraire, quitte à revoir certains codes d’écriture. Quelles sont les tendances émergeantes, l’écriture sur Internet induit-elle une écriture courte et concise ? Un auteur doit-il penser son style d’écriture en fonction du support utilisé ? Autant de questions induites pour les auteurs et les éditeurs. 3 experts s’interrogent l’apparition de nouvelles formes d’écriture et de nouveaux modes de narration.

Eric Pessan écrivain, collaborateur du site Remue.net, site de création littéraire et de critique fondé par François Bon, revient sur l’expérience récente de son livre « Moi je suis quand même passé » constitué de messages postés sur le site de micro-blogging Twitter. L’auteur écrit ce journal de patience en respectant la double contrainte de cent-quarante caractères maximum par tweet et l’utilisation de la troisième personne. La mise en page de ce livre respecte cette contrainte et comme sur l’écran de l’ordinateur, procède du même déroulé chronologique, le début du texte étant en bas, et le sens de la lecture se faisant en remontant le fil du papier. Exemple formidable d’une performance littéraire réalisée entre l’outil numérique et le livre papier.

Caroline Hoctan, fondatrice de la maison d’édition en ligne D-Fiction et seule représentante féminine de la littérature lors de cette rencontre, fait preuve d’un enthousiasme communicatif en évoquant toutes les possibilités nouvelles offertes par les tablettes et e-books, notamment en terme d’ergonomie et de possibilité : « Dans le métro, assis sur un strapontin, le dos agité au fil du trajet, n’est il pas plus facile de lire une oeuvre comme La Pléiade ou même une encyclopédie sur tablette ? ».

Avec Mathieu Larnaudie, fondateur de la revue les Incultes, le sujet soulevé fut celui de l’importance des revues littéraires, en lignes ou sur papier, dans le paysage littéraire actuel. La revue a une certaine fonction de légitimation de l’auteur tout comme de l’écrit : il faut passer par le regard d’un éditeur ou d’un comité de lecture pour émerger et obtenir un statut « d’écrivain talentueux ». Sans cette forme de promotion, les nouveaux auteurs seraient sans doute noyés dans la masse des auteurs internautes.

Par ailleurs, on remarque que jamais autant de titres papier, et de « magboooks » n’ont émergés ces derniers temps : Influencia, Paulette le magazine, L’impossible, XXI,  France Culture Papiers

Ces revues spécialisées, voire pointues pour la plupart d’entre elle sont reliées au Web et proposent souvent un complément éditorial avec des contenus enrichis. Le magazine Influencia avec son 1er numéro cette semaine propose même une expérience peu commune à l’aide des QR Code.

Le sujet qui nous a le plus interpellé concerne  les blogs évoqué par Eric Pessan. Il reconnaît que certains blogs littéraires sont de très grande qualité et servent notamment de repères pour des lecteurs perdus parmi tous les livres qui paraissent chaque année. Ces lecteurs de blogs sont le plus souvent des digital native (issu de la nouvelle génération numérique), sachant parfaitement décoder Internet et ses outils. Ils ont souvent pris l’habitude de lire sur support digital plutôt que sur papier. Ainsi, ces blogs littéraires permettent ainsi de les attirer vers des livres qui ne les aurait pas intéressés au premier abord. Des blogs pour lire plus et mieux ?

Un seul regret : pas d’auteur/blogueur « digital native » pour  ouvrir le débat sur leur utilisation du numérique « Est ce inné pour eux aujourd’hui ? »

La conclusion se recentre sur la qualité du travail fourni par l’auteur puis par l’éditeur : un bon écrivain reste un bon écrivain, qu’il soit publié en livre électronique, en livre papier ou sur son blog. A l’éditeur de savoir choisir ses textes et ses auteurs off ou online.

A bon entendeur…

Le « village » Sainte-Croix
Rencontre Numérique au stand du Comptoir des Mots
Le soleil comme invité d’honneur sur l’ensemble du festival

Pour approfondir le sujet vous pouvez retrouver notre précédent billet sur l’atelier/débat du 26 mars dernier avec Blookup, ainsi que l’article de Clément Bulle « Pour un devenir-monstre de l’édition en ligne ».