Une bibliothèque faite à partir de livres abandonnés à Bogota!

José Alberto Guitierrez conduit un camion-poubelle dans les rues de Bogota. En effet, il a constaté avec horreur que certaines personnes jetaient les livres dont ils ne voulaient plus. Cela fait donc plus de vingt ans qu’il s’est donné pour mission de sauver autant de livres que possible de l’abandon ! La solution, les ramener chez lui.  Cette initiative lui a valu d’être nommé « Seigneur des livres ».

Un homme récupérant les livres abandonés dans la rue de Bogota
José Alberto au volant de son camion-poubelle dans les rues de Bogota. Crédits : Guillermo Legaria/ AFP

__________________________

Au fur et à mesure que leur maison se remplissait de livres abandonnés.  José Alberto, sa femme Luz Mery et leurs trois enfants ont transformé leur rez-de-chaussée en une bibliothèque totalement gratuite ! Ils l’ont baptisé « La Fuerza des las palabras » (« La Force des mots »).  Si bien que le succès fut immédiat et des bénévoles venus de tout le pays et même de l’étranger ont afflué à Bogota pour assister José Alberto et sa famille. Ce n’est pas tout puisque Luz Mery a eu l’idée de donner une seconde vie aux livres abandonnés  en piteux état grâce à ses talents de couturière et en ouvrant son « Hôpital des lettres ».

Par la suite, le succès de « La Force des mots » a permis à José Alberto d’être invité aux salons du livre de Bogota, Monterrey (Mexique) et Santiago (Chili). Suite à ces apparitions, des centaines de donations ont afflué des quatre coins du continent sud-américain ! Tellement bénefique qu’à ce jour, ce sont près de 25 000 ouvrages remplissent les 90m² de la bibliothèque !

En conséquence, la famille Guitierrez a du arrêter les séances de lecture qu’ils proposaient aux enfants du quartier ! Et ce en raison de manque d’espace à l’intérieur de la bibliothèque ! Désormais ils n’ouvrent que lorsqu’un lecteur sonne à la porte pour obtenir un livre.

des personnes dans la bibliotéque pleine des livres abandonés
Une séance de lecture à l’intérieur de la bibliothèque pour les enfants du quartier. Crédits : La Fuerza des las Palabras fundacion

__________________________

La portée de José Alberto est telle que les Forces armées révolutionnaires de Colombie, (FARC) ont demandé à la famille Guitierrez de fournir des livres aux rebelles. Ceci, en vue de  préparer leur réinsertion dans la société suite à la signature de l’accord de paix ayant mis fin à cinquante années de conflits.

À travers « La Force des mots » José Alberto voulait démontrer que la nourriture n’était pas la seule victime du gaspillage ! Mais que l’abandon de livres constituait un gaspillage intellectuel tout aussi regrettable ! « Les livres m’ont transformé », explique-t-il. « Donc j’ai pensé que dans ces lieux-là, c’était un symbole d’espérance, un symbole de paix » 

Vous souhaitez en savoir plus sur l’oeuvre de José Alberto et sa famille?  Nous vous encourageons à visiter leur site internet !

__________________________

Source

Interview : Le blog de classe de CM2 en livres !

Cette semaine, nous avons rencontré Sylvanie Girault ! Une  enseignante à l’école Sainte-Marie de Mérignac en Gironde. Elle est à l’origine d’une initiative originale puisqu’elle fait tenir un blog de classe, celui de ses élèves de CM2 et a eu l’idée de le transformer en un livre souvenir qui sera vendu (à un prix très raisonnable 😉) à chacun de ses élèves. Elle a accepté de témoigner de son expérience, de la conception à la commande de ces nombreux livres !

Merci à elle, et place à l’interview !

blooks-sur-table

_______________________________________________

Présentez-vous en quelques lignes : Vous, vos passions, vos projets…
Je m’appelle Sylvanie Girault, je suis Maman de 3 enfants et suis professeur d’école à l’établissement privé Sainte-Marie de Mérignac (33) depuis 4 ans. Ma classe de CM2 comporte 30 élèves de 11 ans. J’ai commencé à proposer un blog de classe il y a 4 ans à mes élèves. Je voulais que les enfants soient familiers avec l’informatique et l’écriture. Aussi ai-je pensé à créer un blog où les enfants seraient les auteurs, pour les intéresser à l’écriture mais également pour qu’ils aient un public, qu’ils puissent être lus par les autres. Le blog est exclusivement alimenté par des écrits des élèves. Je n’écris pas moi-même, c’est leur blog, j’interviens juste sur les commentaires. Cette année, c’est la quatrième promotion de CM2 qui tient à jour ce blog de classe.

sylvanie-blook
Sylvanie tenant son blook devant la photo de classe de la promotion 2016/2017

_______________________________________________

De quoi traite votre blog ?

Le blog traite des temps forts de la classe durant l’année scolaire, c’est-à-dire essentiellement les sorties extra-scolaires. Par exemple notre voyage annuel en Angleterre, à Londres. Également nos visites de monuments de la région, comme la visite de l’Hôtel de ville, du Palais de Justice, du Musée Jean Moulin, de la cathédrale Saint-Pierre ou encore de Claouey, le village ostréicole du Cap ferret. Nos sorties sont des moments pédagogiques forts pour les élèves, car tout ne s’apprend pas en classe. Certains élèves ne connaissent même pas leurs proches environs. Nos sorties sont en cohérence avec le programme scolaire d’une classe de CM2. Elles stimulent certains élèves que le côté scolaire pur peut parfois rebuter. Mais surtout ces sorties les motivent à écrire car elles sont des supports, des prétextes à raconter ce qu’ils ont vu, compris, ou ressenti. Les élèves peuvent ainsi par l’écrit s’intéresser davantage au monde qui les entoure, et l’outil informatique les motive également. Tous les élèves ont écrit au moins un article au cours de l’année, chacun avec leur style propre. C’est cette diversité également qui est intéressante justement, par rapport à un blog classique qui est tenu par une seule personne.

Depuis que le blog a été ouvert, nous avons publié environ 70 articles et plus de 6000 pages ont été vues par les enfants mais aussi … les parents. C’est bien que les parents puisent ainsi suivre leurs aventures. Le blog est public et tout le monde peut découvrir les aventures de la promo.

blooks-alignes
Les 42 blooks prêts à être distribués

_______________________________________________

Quels sont les contenus dont vous êtes la plus fière ?

C’est naturellement les articles qui traitent de notre voyage annuel en Angleterre, en octobre dernier. Chaque année la classe part à Londres pour un séjour de 5 jours de découverte de la civilisation anglaise. C’est le moment fort de l’année attendu par tous les élèves. Pendant 5 jours ils vivent une expérience collective forte. En effet, ils prennent le temps de s’imprégner de la civilisation anglaise, de ses mœurs, de la gastronomie, de ses paysages… C’est une visite culturelle.

Le CM2 est une année très riche en terme de contenu à apprendre, à valider avant le passage au collège. Cette sortie permet aux élèves de se retrouver tous ensemble et de fédérer le groupe classe, à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux. Les articles publiés sont plus riches car ils cristallisent « ce temps a eux » et cette amitié.

detail-blook-bureau
Un des blooks dans son environnement !

_______________________________________________

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la confection d’un livre ?

J’ai souhaité que chaque élève puisse garder une trace physique de cette tranche de vie en Angleterre, avec tous leurs copains. Lors de la conception du livre sur la plateforme BlookUp, je n’ai donc conservé que les articles et photos du voyage à LondresJe voulais faire un livre plus compact et consacré uniquement à ce voyage. Cela fait sens d’avoir une trace matérielle pour mes élèves, car le CM2 est la dernière année d’école avant le passage au collège. Certains élèves se connaissent depuis 7 ans au moins, depuis leur entrée en maternelle. Ils ont grandi ensemble et vont pour certains être séparés, à l’entrée au collège. Avoir avec soi pour toujours un souvenir de leur scolarité en images est réellement unique et précieux. Je viens juste de recevoir les 40 livres et je dédicacerai ceux dont les élèves ou parents en auront fait la demande ! Dédicacer tous les livres prendrait beaucoup de temps et il faut pouvoir trouver les mots justes.

dedicace
Exemple de livre dédicacé par les professeurs et amis d’un élève !

_______________________________________________

Quels sont les points positifs de la plateforme ? Quels sont les axes d’amélioration selon vous ?

Je trouve que c’est facile de créer un blook, la plateforme est intuitive. Seul petit regret, le choix standardisé de la taille des photos. Certes, il y a 3 choix de dimensions de photos mais lorsqu’on en choisit un, toutes les photos sont de la même dimension. Cela crée du coup, à certains endroits, des pages avec du blanc. Je pense qu’il serait bien de pouvoir offrir la possibilité de jouer sur les marges entre les photos pour réduire cet aspect de vide, parfois.

Sinon la qualité du livre est impeccable, la couverture avec le pelliculage brillant est vraiment très bien.

ecole-ste-marie-merignac
L’École Sainte-Marie de Mérignac

Avant, on avait des Bibliobus maintenant le bookmobile !

Le bookmobile, un nouveau concept ! Fût un temps, il fallait sortir de sa maison et aller jusqu’à la librairie ou la bibliothèque pour se procurer des livres. Bien avant Amazon ou même internet, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Mais comment se débrouillaient les personnes qui habitaient trop loin des grandes villes ?Et celle qui n’avaient pas de bibliothèques à proximité ?

Le « Bookmobile » (ou Bibliobus en Français), était LA solution pour ceux qui n’avaient pas accès à une bibliothèque ou une librairie près de chez eux. Il nous faut voyager jusqu’à la fin des années 1850 pour voir la première de ces bibliothèques mobiles à Warrington en Angleterre, sous la forme d’un chariot tiré par un cheval. L’homme à l’origine de ce concept était un marchand et philanthrope nommé George Moore. Il s’était donné pour mission de diffuser les bien-faits de la littérature aux petits villages alentours.

premier bookmobile de l'histoire
Une représentation de la « Perambulating library » de Warrington en 1859, la première bibliothèque mobile connue à ce jour.

————————————————————————————

Le concept a fait fureur et les bookmobiles se sont multipliées au point d’atteindre les États-Unis. Les chevaux furent par la suite remplacés par des voitures et le succès de ces bibliothèques mobiles n’eût cesse de croître jusqu’au milieu du vingtième siècle avant de disparaître petit à petit.

 le bookmobile de l'année 1920
Photo d’un bibliobus dans les années 20. Crédits – Numismatic Bibliomania Society

————————————————————————————

Il est toujours possible d’en trouver quelques unes dans la plupart des grandes villes françaises, leur motivation reste inchangée. Partager les valeurs de la littérature et éduquer ceux qui en ont le plus besoin. 

Source

Conférence WORDCAMP Bordeaux 2017

Vous êtes blogueur, blogueuse, vous utilisez Worpdress (ou non) ou vous êtes tout simplement intéressé·e par le domaine du blogging et des nouvelles technologies de la communication en général ? Vous êtes sur Bordeaux demain et vous cherchez quoi faire ?

On a une bonne idée pour vous : Le WordCamp Bordeaux 2017 !

logo WORDCAMP 2017

Cet évènement, initialement organisé à Paris, était très attendu dans la capitale Girondine. Ce sont  WPMX et meetup Bordeaux, entre autres, qui avaient  lancé l’idée de décliner le WordCamp à la sauce bordelaise.

300 participants sont attendus pour cette session du 18 Mars 2017 et l’équipe de WPFR sera également sur place !

Qu’est-ce qu’un WordCamp ?

C’est une journée entière (plusieurs jours pour certains WordCamps plus imposants) organisée pour se réunir et échanger entre passionné·es de WordPress et/ou de blooging en général, consacrée à des conférences de 50 minutes environ qui abordent des sujets variés comme la rédaction web, la sécurité, l’économie, le référencement…

WORDCAMP présentation de la conférence

L’ambiance est très conviviale et les conférences étant ouvertes à toutes et à tous, elles demeurent abordables même si vous n’êtes pas (encore) un·e virtuose de WordPress !

Et si vous n’avez pas (encore) de blog, c’est le moment de découvrir les possibilités offertes par la plateforme WordPress, ainsi que sa communauté.

Vous pouvez consulter le programme afin d’anticiper votre parcours, puis réserver vos billets pour accéder aux conférences qui se tiendront toute la journée du 18 Mars.

❗ Il n’y aura pas de WordCamp Paris cette année, mais notre capitale nationale accueillera en revanche le WordCamp Europe 2017, alors si vous n’êtes pas à Bordeaux demain, réservez vos dates du 15 au 17 Juin 2017 !

participants de la conférence WORDCAMP

La bonne ambiance !

________________________________________

Crédits photos : Christine VialeManuel Schmalstieg

Le mook : créature hybride entre Monk et Captain Hook ?

Depuis peu, de nouveaux supports journalistiques ont fait leur apparition sur les présentoirs de nos amis libraires et kiosques, à mi-chemin entre revues et livres. On les appelle curieusement les « mooks ». Mais derrière ce nom qui fait étrangement penser à un détective souffrant de troubles obsessionnels et un célèbre capitaine manchot, que se passe-t-il vraiment ?

Le mook c’est simple, à la base on l’appelle plutôt le magazine-livre (magazine-book), « mook », étant une expression venue du Japon qui s’est vite démocratisée. Il y avait des mooks pour les fans de jeux vidéos. Il y avait XXI, pour les amateurs de grands reportages et de récits au long cours. Ou encore le mook d’Autrement, une maison d’édition qui semble avoir définitivement introduit le terme en France. Maintenant, on en compte plus d’une dizaine chez notre ami libraire, un format en plein essor.

La naissance du mook 

Le nouveau support fut lancé en réaction à l’évolution de la presse écrite traditionnelle, qui tourne le dos à une investigation plus profonde, au format long ou encore à une réflexion approfondie sur l’actualité. Le mook a été créé avant tout pour revenir à un principe essentiel : savoir prendre le temps. Les auteurs de ce nouveau format privilégient l’enquête au long cours, l’esthétisme de la maquette et l’investigation approfondie. Hybride dans la forme et original sur le fond, le mook fait appel à des écritures, à des angles et à des modes de traitement variés : portraits, récits, portfolio, carnet de bord, cartes, nouvelle…

XXI, Uzbeck et Rica, Muze et les autres réussissent à trouver des lecteurs fidèles et de plus en plus nombreux. Une récente étude de la presse magazine et quotidienne a d’ailleurs montré que le « lectorat de l’écrit apprécie une presse de bonne qualité sur les sujets qui l’intéresse ». Et qui joue ainsi son rôle premier : celui de tenir le lecteur informé de l’actualité.

Les jeunes journalistes n’échappent pas à cette nouvelle fascination du mook. Ils ont l’intuition que ce type de presse peut leur permettre de faire le métier dont ils rêvent.

Usbek & Rica : le mook connecté au futur

Les caractéristiques du Mook

On peut dire du mook que c’est une espèce rare réservée à une certaine élite littéraire. Il se définit par un physique plus imposant et plus respectable que ses parents respectifs, car il traite de l’actualité avec des reportages plus complets, de belles photos et des illustrations soignées.

Pour acquérir un mook, on peut les trouver via plusieurs canaux de distribution : Les librairies, les concept store, les lieux tendances et sur internet. Et le prix ? 15 euros en général. Pour la plupart l’argent des ventes et des abonnements constitue la seule source de financement et contribue à rémunérer les auteurs, les illustrateurs, les graphistes et les journalistes. Finalement ce prix reste en cohérence avec son public, car la plupart des mooks s’adressent à cette élite littéraire citée auparavant.

Ne vous mookez pas !

Certains Mooks se taillent aujourd’hui un beau succès, on peut parler aujourd’hui d’Art’s Vice est avant tout le mook de l’art de vivre qui présente chaque trimestre “L’art” dans tous ses états, une sélection exclusive d’artistes internationaux, les dernières tendances du marché de l’art ainsi qu’un agenda des événements majeurs dans les principales capitales européennes.

On peut également citer l’ambition totalement inédite du mook We Demain. La revue veut non seulement contribuer au décodage des bouleversements en cours, mais encore être le support des initiatives innovantes. Un autre et dernier exemple avec le mook Feuilleton qui surprend par ses couvertures originales réalisées par le graphiste/illustrateur Mike Lemanski, la encore une totale réussite.

On a lu et aimé les mooks Art’s Vice et We Demain

Vous l’aurez compris, le mook, c’est avant tout un état d’esprit en osmose avec le monde comme il va. Le mook comme ses parents, demande de l’attention de la part du lecteur. Ses pages aiment être caressées, et du fait de sont contenu plus important, il demande plus d’attention et de temps pour le connaître. Alors le mook c’est la promesse d’un futur radieux pour les amoureux de la lecture ? Possible, Influencia a lancé au mois d’Avril sa nouvelle revue papier passerelle entre le off et le on et il y a fort à parier que de nombreuses revues digitales lui emboitent le pas.

Finalement entre mook et Blook il n’y a qu’un pas, il s’agit de créer un concept avec un style de lecture moderne unissant le plaisir du papier à la dynamique du contenu enrichi.

La « fausse » couverture du mook Feuilleton illustrée par Mike Lemanski